basketpack : Salut Andrew, un grand merci pour ta présence. On commence cette interview avec des questions basket. Vu de l’extérieur, ta carrière ressemble un peu à des montagnes russes : au départ, tu es refusé au pôle Ile de France car tu es jugé trop petit, puis tu es repéré en 2006 par le Paris Basket Racing ou tu fais tes débuts en pro sans faire trop de bruits, avant d’exploser en 2010, année où tu remportes le championnat d’europe espoirs, tu es élu MVP du tournoi, et tu es dans la foulée appelé en EDF A à seulement 20 ans ! Ensuite, on ne te revoit plus sur la scène internationale entre 2012 et 2017, avant que tu refasses surface de manière brillante ! Mentalement, comment tu vis ça et comment tu gères tous ces changements ?
Andrew Albicy : Chaque carrière est propre à chaque individu, et c’est vrai qu’il y a eu beaucoup d’attentes du fait que j’ai tapé fort au début, et ensuite ça a stagné voir même baissé. Je suis fier de ma carrière et de mon parcours pour l’instant, je me suis toujours battu pour gagner ma place, même lors des périodes moins faciles. Il y a eu des hauts et des bas, et c’est ça qui m’a rendu plus fort. Mon objectif est maintenant de rester le plus haut possible jusqu’à ma retraite !
basketpack : En 2011, tu es très jeune, tu participes au championnat d’europe aux côtés d’une énorme Équipe de France sur le papier avec Tony Parker, Boris Diaw, Joakim Noah, etc. tu peux nous dire comment ça se passe dans la tête d’un jeune homme de cet âge quand tu vis ça ?
Andrew Albicy : C’était juste du bonus pour moi d’être dans ce groupe. J’étais là pour apprendre car je jouais très peu, voire pas du tout sur certains matchs. Je jouais derrière Tony Parker, qui avait un niveau incroyable à ce moment-là, ça m’a permis d’apprendre beaucoup de choses. Ce fut donc une très belle expérience, ce genre de situation te fait réellement progresser.
basketpack : Pour finir sur l’Équipe de France, tu reviens en 2017 pour participer aux qualifications pour la Coupe du Monde 2019, tu réponds présent sur le terrain, puis tu es sélectionné pour la Coupe du Monde en Chine ou tu réalises une très belle compétition. Tu changes de statut à ce moment-là aux yeux du grand public, avec une hype importante autour de toi. Est-ce que tu t’en rends compte et comment tu le vis?
Andrew Albicy : Je ne pense pas que ce soit uniquement aux yeux du grand public mais aussi aux yeux du sélectionneur. J’ai montré des choses intéressantes durant la fenêtre, ce qui m’a permis d’être sélectionné ensuite. Personne ne s’attendait à ce que j’ai ce niveau défensivement sur des gros joueurs comme Patty Mills, Dennis Schröder, ou encore Kemba Walker. Ça a surpris pas mal de gens. J’adore ce genre de défis, cela m’a permis de gagner ma place. Le staff sait désormais ce que je peux apporter sur un terrain pour aider l’Équipe de France. En début de préparation, on ne va pas se mentir, je n’étais pas bon, puis, je suis bien rentré dans le rôle qu’on m’a donné, j’ai pris confiance et la suite s’est bien passée. J’ai davantage ressenti cette évolution au niveau du staff plutôt qu’au niveau du grand public.
basketpack : Maintenant, sur ton actualité du moment, tu as été nommé capitaine de l’Équipe de France en 2020, un grand bravo car c’est un très bel accomplissement. Tu es actuellement engagé avec Gran Canaria en championnat espagnol ainsi qu’en EuroCup : peux tu nous faire un bilan collectif et individuel à mi-saison, et aussi des objectifs pour la fin de saison ?
Andrew Albicy : Clairement décevant. Avec le roster qu’on a c’est décevant. Je pense que le roster n’était pas assez équilibré. Des changements ont été faits et ça a fait du bien à l’équipe. Je ne dis surtout pas que les joueurs qui sont partis n’étaient pas bons, au contraire, mais ils n’étaient pas très à l’aise et sont mieux aujourd’hui. Maintenant, ça va mieux pour nous, on essaie de remonter la pente. On aimerait accrocher la 8ème place, on en est pas si loin, mais il faut qu’on enchaîne les victoires. Individuellement, je suis un peu en dessous de mes standards au niveau des stats, mais je n’ai jamais été un joueur de stats, je peux mettre 3 points comme 15 points dans un match, mais apporter autant. J’ai la confiance du staff car j’ai du temps de jeu : ils savent à quoi s’attendre avec moi.
basketpack : On va maintenant parler des équipements de basket : on t’avait beaucoup vu jouer avec des Nike, mais tu es récemment devenu l’ambassadeur de la marque américaine Crossover Culture sur le marché français. Pour nos lecteurs qui seraient passés à côté des articles qui parlent de la marque, tu peux nous la présenter en quelques phrases ?
Andrew Albicy : C’est une marque qui vient de Los Angeles, Venice Beach. À la base, c’est une marque de street donc elle m’a sollicité car ils ont pensé que je serais un bon ambassadeur pour les représenter. C’est un jeu et un style que j’adore, donc évidemment ça me parle ! C’est une identité différente de celle de marques comme Nike ou adidas, et elle me convient vraiment, j’adhère totalement au concept. La chaussure est confortable et originale, je trouve que la Kayo est vraiment belle ! Il y a beaucoup de coloris, la Kayo m’attire vraiment. La collaboration se passe très bien pour l’instant, et j’espère que ça va durer.
basketpack : On sait que tu adores la mode, que tu es aussi un joueur outdoor (3 Vs 3) – de ce point de vue là, ton association avec Crossover Culture semble être un super fit : comment le contact s’est-il fait entre toi et la marque ?Andrew Albicy : Ils ont contacté mon agence, et après ça c’est fait très naturellement. Lors d’une fenêtre, on a tout mis en place, avec une séance photo, c’était vraiment très bien organisé. Puis, le trailer était super cool et original, ça rendait bien je trouve !
basketpack : Quel est le cadre de l’association entre toi et Crossover Culture ? Textile et chaussure ? Quels sont les accords que vous avez passé ? Une durée de contrat a-t-elle été définie ?
Andrew Albicy : J’ai signé pour 4 ans avec Crossover, c’est un partenariat de longue durée. On voit les choses sur le long terme ensemble. C’est à la fois pour le club et pour l’Équipe de France. D’ailleurs, on va avoir une petite surprise au niveau de l’Équipe de France avec une chaussure qui arrive très bientôt… mais j’en dis pas plus, je ne veux pas gâcher la surprise (rires) – mais ça va être sympa ! J’espère que ça va vous plaire… Il y a aussi du streetwear chez Crossover, pour l’instant, avec le Covid je n’ai pas tout reçu, mais je vais recevoir du textile, du jolis matos, des shorts colorés comme j’aime, j’ai hâte de porter tout ça, ici il fait super beau en ce moment, donc je vais pouvoir mettre la marque en valeur avec la nouvelle collection qui arrive très bientôt.
basketpack : Une question qu’on ne peut s’empêcher de te poser, étant donné que tu es à la fois un basketteur professionnel et un fan de mode : d’une manière générale, quand tu choisis une chaussure de basket, tu privilégies en premier lieu l’esthétique ou la performance ?
Andrew Albicy : Le confort avant tout. Même la plus belle chaussure du monde ne va pas m’intéresser si je ne suis pas à l’aise dedans. Après, par contre, tout ce qui est design et coloris, je ne vais pas mentir, ça reste super important pour moi ! La Kayo, c’est complètement ça, il y a des coloris, de la performance… tout ce que j’adore.
basketpack : On a eu la chance de recevoir la Kayo LP2 – chaussure phare de Crossover Culture – dans son coloris “Black gum” – le design est vraiment magnifique, malheureusement on a pas pu la tester indoor car le basket amateur est à l’arrêt – peux-tu nous en dire un peu plus sur ce modèle et ses caractéristiques techniques ?
Andrew Albicy : C’est une chaussure qui paraît un peu haute visuellement, mais en réalité, elle n’est pas si haute. C’est la languette qui sur côté qui est un peu plus haute. J’aime jouer avec des chaussures basses et la je suis très à l’aise avec la Kayo. Elle est vraiment très confortable, on a l’impression d’être dans un chausson. Pour un joueur comme moi qui a beaucoup d’appuis, elle fait totalement l’affaire, mais comme toutes les chaussures elle va s’user avec mon style de jeu. Le grap est bon, elle ne glisse pas, elle a vraiment toutes les caractéristiques dont j’ai besoin.
basketpack : Même si tu as prouvé que tu savais faire pleins de choses en attaque, à la base tu es plutôt un joueur au profil défensif et assez rapide – la Kayo LP2 convient-elle à ce type de jeu en particulier ? Est-elle aussi adaptée pour les joueurs plus lourds ?
Andrew Albicy : Aujourd’hui, on voit énormément de pivots avec des chaussures basses. Avant, les big men avaient systématiquement des grosses chaussures, mais ce n’est plus forcément le cas. Tout le monde peut les mettre, ça peut tout à fait convenir à un pivot, il va être bien et stable, mais la chaussure de basket reste un choix personnel, il faut avant tout se sentir bien dedans. La Kayo est également adaptée pour le basket outdoor : elle s’accroche bien sur du parquet, donc en extérieur, ça ne posera pas de problème.
basketpack : La chaussure est plutôt très bien accueillie sur les premiers retours qu’on a pu lire, même si je pense que le potentiel n’est pas pleinement exploité à cause du contexte sanitaire qui empêche les passionnés de jouer – quels sont les projets de la marque pour l’avenir du partenariat entre toi Crossover Culture ?
Andrew Albicy : Il y a peut-être des camps qui vont se mettre en place, mais rien n’est planifié pour l’instant avec ce contexte. On va peut-être rénover des terrains, ce qui peut être super intéressant. C’est en discussion, ça peut être super au niveau des villes et des équipements sportifs. Mais pour l’instant rien n’est arrêté à cause du contexte. Quand ça va s’arrêter on sera prêt et beaucoup de choses vont être mis en place avec Crossover Culture. La marque a un positionnement différent de celui de Nike ou adidas, ça peut entrainer pas mal de monde je pense ! Il y a une vraie identité derrière tout ça.
basketpack : Est-ce que tu joues avec d’autres modèles en match officiels ? Ou seulement la Kayo désormais ?
Andrew Albicy : La Kayo uniquement !
basketpack : Avant de clôturer la partie équipements, une autre information que tu aimerais partager ?
Andrew Albicy : Ca va au-delà de la chaussure chez Crossover Culture, même si c’est vrai que la Kayo est beaucoup mise en avant. Là par exemple, je porte un t-shirt assez sympa, et il y a de superbes shorts, un sac à dos vraiment très joli dans la collection, j’aime vraiment la partie textile et son identité, même si elle n’est pour l’instant pas complètement mise en avant.
basketpack : Une question qu’on aime toujours poser aux basketteurs : tu utilises combien de paire sur une saison ? Plusieurs paires en simultané ?
Andrew Albicy : Non, je ne suis pas du style à changer de chaussure à la mi-temps des matchs ! Par contre, je change à peu près tous les mois : j’utilise plus de 10 chaussures par an ! Par exemple, je vais avoir une paire de Kayo très différente pour l’Équipe de France, de nouvelles paires vont sortir, donc je vais les porter aussi. Ça ne me dérange pas de changer, mais parfois c’est juste du feeling : si je perds plusieurs matchs de suite avec une chaussure, je vais changer (rires) ! J’ai la chance de pouvoir changer de paires souvent donc j’en profite. Par contre, je ne jette jamais les paires : je les donne souvent aux jeunes ou aux espoirs qui font ma pointure, et par exemple, quand je jouais à Andorre, Moussa Diagne organisait des envois de chaussures pour le Sénégal, j’y participais beaucoup. Mes paires ne sont jamais perdues !
basketpack : Tradition basketpack, on termine avec 4 questions rapides ou on te demande tes “Top 3” ou tu dois me répondre sans trop réfléchir
basketpack : Top 3 des joueurs les plus forts que tu as affrontés en match officiel :
Andrew Albicy : Patty Mills en premier, ça c’est sur ! Ensuite, je dirais Shane Larkins, puis John Linehan… il était surnommé le virus (rires) et Kobe Bryant avait dit mot pour mot : “c’est le meilleur défenseur que j’ai jamais vu” !
basketpack : Top 3 des meilleurs moments de ta carrière jusqu’à aujourd’hui :
Andrew Albicy : La victoire en championnat d’europe U20 / La victoire contre l’Espagne juste après avec l’équipe A (en 2010), qui m’a beaucoup marqué / La victoire contre l’Australie lors du championnat du monde 2019, ou on accroche la médaille de bronze et ou je réalise un superbe match !
basketpack : Top 3 des meilleurs meneurs all-time selon toi :
Andrew Albicy : Tony Parker, Steve Nash et Pablo Prigioni. C’est discutable bien entendu, mais ce sont des meneurs qui m’ont marqué !
basketpack : Top 3 de tes joueurs de basket favoris actuels :
Andrew Albicy : Stephen Curry, Fred VanVleet pour sa belle histoire (joueur non drafté qui arrive au sommet) et Luka Doncic.
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