Alors qu’une figure emblématique de Nike – Peter Moore – vient de nous quitter, on s’intéresse à un épisode marquant de l’histoire des équipementiers en NBA : la période des « Banned Jordan ». En effet, dans les années 1980, plusieurs paires ont été interdites par la grande ligue sous peine d’amende. On revient sur les faits, ainsi que sur la manière dont Nike a réussi à tourner une situation compliquée en atout marketing.
Pourquoi la NBA a-t-elle banni des Air Jordan ?
Pour répondre à cette question, on vous propose de revenir au mois d’octobre 1984. Un certain Michael Jordan, à l’époque rookie très prometteur, arrive sur le parquet avec une paire de chaussure inédite aux pieds. Il s’agit de la mythique Air Jordan 1 « Bred » (contraction de « Black et Red ») qui a rapidement adopté le surnom de « Air Jordan 1 Banned » !
crédit photo : pushcm.com
En effet, la NBA vient tout juste de mettre en place un règlement strict au niveau du code couleur des chaussures de basketball portées par les joueurs lors des matchs officiels. Grosso-modo, la grande ligue impose aux joueurs de porter des chaussures assorties aux couleurs de leur franchise, et met en place une certaine « 51 rule ». Concrètement, une paire doit nécessairement porter au moins 51% de blanc sur son empeigne. Bien entendu, la Air Jordan 1 « Bred » – composée de noir et de rouge – ne respecte pas ce concept puisque seule sa semelle intermédiaire est blanche !
Comment Nike et Jordan ont profité des Banned Jordan ?
C’est à cause du non-respect de la « 51 rule » que la NBA a banni la Air Jordan 1 Bred. David Stern, le commissionner de l’époque, a mis en place un système d’amendes pour faire respecter la règle : 5000$ d’amende pour le joueur qui porte une chaussure qui sort du cadre lors d’un match officiel.
Suffisant pour empêcher Nike et « His Airness » de porter la Air Jordan 1 Bred ? Absolument pas, bien au contraire ! Ces derniers décident immédiatement d’assumer le coloris Bred en laissant MJ jouer avec et en payant l’intégralité des amendes, en se servant de la situation comme d’une réelle opportunité marketing. La communication de la marque au swoosh se fait alors par une publicité et une communication tranchée :
« La NBA l’interdit, mais rien ne vous empêche de porter les nouvelles Air Jordan »
Cette stratégie – qui peut paraitre osée – va porter ses fruits et fonctionner à merveille : Michael Jordan va cartonner sur les parquets et remporter le titre de « Rookie Of The Year », et en parrallèle, plus de 60 000 exemplaires de la Jordan 1 Bred vont être vendus ! Aujourd’hui introuvable, ce modèle historique est devenu rare et coûte désormais plus de 1000 $… si vous arrivez à le trouver !
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